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De la grossesse à la naissance

13 Décembre 2005

De la grossesse à la naissance

Intervenants



  • Dr Bernard THIS, psychanalyste

  • Antonio MARTINS, psychologue clinicien, discutant


Arguments


Certains imaginent l’enfant, dans le ventre de sa mère, comme un amas de cellules qui prolifèrent, bourgeonnent, poussent comme un végétal, un légume en pleine croissance. « Inutile de lui parler, il ne ressent rien, ne perçoit rien, son activité est purement réflexe, il vit sans mémoire, sans affectivité, sans douleur ni plaisir ». C’est comme si l’attachement de l’enfant à sa mère et à son père (et l’attachement des parents à l’enfant) ne se préparait pas, petit à petit, tout au long de la vie prénatale.


Un père, qui a parlé à son enfant pendant qu’il était dans le ventre maternel et s’adresse à lui après la naissance, découvrira avec émotion que son enfant n’est pas insensible à sa voix.


C’est la qualité de la relation établie par les parents avec l’enfant qui est au premier plan et assure le dynamisme de tout ce qui se vit avant et pendant la naissance ; On confond souvent naissance et accouchement comme si on pouvait confondre le vécu de la mère et celui de l’enfant. L’attention est portée sur ce que réalise la mère et, parfois, pas assez sur le ressenti de l’enfant.


Etre parent c’est parler : il importe de maintenir avec le bébé un lien affectif, un bain de paroles. Mais parler ne suffit pas. C’est « être avec » qui fonde la sécurité de base, c’est la présence physique, c’est pouvoir s’approcher de lui pour établir un contact affectif qui permettra alors de déposer, dans le cœur et le berceau, du souffle, des mots qui évoqueront une présence rassurante.


Quand la sécurité de base s’enracine dans une relation affective où les deux parents sont impliqués, l’enfant se sent alors accueilli, aimé, respecté, protégé par eux.


Antonio Martins